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2024, une année sous la pluie en France, une autre conséquence du changement climatique

Environnement

L'année 2024, attendue comme la plus chaude dans le monde, sera aussi l'une des plus chaudes et des plus pluvieuses pour la France, poursuivant une décennie de températures hors normes mais conformes aux projections des climatologues, a annoncé jeudi Météo-France.

L'année 2024, attendue comme la plus chaude dans le monde, sera aussi l'une des plus chaudes et des plus pluvieuses pour la France.
L'année 2024, attendue comme la plus chaude dans le monde, sera aussi l'une des plus chaudes et des plus pluvieuses pour la France. © Joël Saget, AFP

Avec une température moyenne provisoire comprise entre 14 °C et 14,1 °C, l'année 2024 pourrait terminer au troisième ou quatrième rang des annales en France, qui remontent à 1900, selon les données dévoilées dans un prébilan de Météo-France jeudi 19 décembre.

L'année 2024 serait ainsi seulement battue par le record national de 2022 (14,5 °C), presque égalé en 2023, et se conclurait proche des températures de 2020, l'éphémère record précédent.

"Signe du changement climatique, neuf des dix années les plus chaudes en France sont postérieures à 2010", souligne d'ailleurs Météo-France.

Mais la température moyenne de 2024 ne devrait pas rester exceptionnelle longtemps : Météo-France s'attend à ce qu'elle soit dépassée "plus d'une année sur deux" d'ici 2050, compte tenu de la trajectoire actuelle des émissions de gaz à effet de serre de l'humanité.

Selon l'observatoire, les températures en France sur la période 2015-2024 ont été en moyenne 2,2 °C plus chaudes qu'à la période préindustrielle, avant la combustion massive d'énergies fossiles et les premiers signes du réchauffement climatique.

Conséquence de cette évolution : la métropole a connu 13 jours de vague de chaleur en moyenne sur cette période, contre deux par an sur la période 1961-1990. À l'inverse, il y a eu moins d'une journée par an de vague de froid généralisée sur les dix dernières années contre six auparavant dans les années 1960, 1970 et 1980.

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Inondations à répétition

Mais là où 2022 avait été très chaude et sèche, 2024 restera comme une année exceptionnellement humide, causant des inondations à répétition et des récoltes de vins ou céréales désastreuses par endroits.

Avec 15 % de précipitations au-dessus des normales, 2024 figure "parmi les dix années les plus pluvieuses" depuis 1959, selon l'agence météorologique nationale.

2024 sera la première année à dépasser 1,5 °C de réchauffement, selon Copernicus.
© Pauline Paillassa, Sabrina Blanchard, Jonathan Walter, AFP

La France a dans le même temps connu "le plus grand déficit d'ensoleillement depuis 30 ans" (-10 %), "proche" des niveaux "historiquement bas des années 1987 ou 1992, 1993, 1994".

Dès le début de l'année, les Hauts-de-France ont subi des inondations majeures. Mi-mai, jusqu’à un ou deux mois de précipitations sont tombés en deux jours en Moselle et dans le Bas-Rhin.

Septembre, le plus arrosé en France depuis 25 ans, a notamment été marqué par des "crues torrentielles destructrices en Isère", rappelle Météo-France.

En octobre, l'Ardèche subissait un épisode cévenole record, avec 500 mm tombés en une journée par endroits, tandis que la tempête Kirk provoquait des inondations en Seine-et-Marne et en Eure-et-Loire.

À Paris, avec 850 mm tombés depuis le 1er janvier, 2024 se classe "déjà au deuxième rang" des archives, indique Météo-France. La Corse, en revanche, a connu une année sèche.

Gorgés d'eaux, "les sols sont restés plus humides que les normales pendant huit mois, du jamais-vu depuis plus de trente ans", relève le bilan.

Un avant-goût de l'avenir ? Pas forcément, car selon les projections climatiques pour la France, les "précipitations resteront très variables et leur évolution sur le long terme, à l'échelle nationale, est très incertaine". Météo-France s'attend toutefois à "une hausse des précipitations en hiver et une baisse en été", soit une répartition annuelle défavorable pour l'agriculture ou la prévention des crues.

De plus, "les précipitations efficaces", c'est-à-dire celles qui pénètrent les sols, bénéficient aux cultures et remplissent les nappes phréatiques, "vont diminuer sous l'effet de la hausse des températures", avertit l'agence nationale.

Avec AFP

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